GANGA

Sur une embarcation, j’ai descendu le Gange pendant plussieurs jours et observé la vie des populations le long des rives de ce fleuve sacré. Les femmes lavent leur linge, les agriculteurs récupèrent l’eau pour leur champ de lentilles ou leur verger, les enfants se baignent, les animaux viennent boire, les jeunes gens lavent leur moto les pêcheurs itinérants installent leur campement. Le Gange est également le théâtre d’une pratique religieuse ancestrale où les hindous se baignent pour se laver mais également se purifier et se recueillent dans les temples qui jalonnent cette vallée fertile. Ici, le bruit de la ville, la pollution, la surpopulation sont absents. Aucun marqueur du temps n’a d’emprise sur cette enclave. La beauté de ces rivages incite à la contemplation et à la recherche d’une lumière qui participe à la création d’un paysage idéalisé presque paradisiaque.

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Mais dans la réalité, il n’en est rien, le Gange est l’un des fleuves les plus pollués du monde. C’est en passant sous les ponts que l’on perçoit l’activité des zones plus densément peuplées. En arrivant à Varanasi, on est propulsés vers une vie grouillante dans une atmosphère étouffante. Et pourtant, tout le long du fleuve, les Indiens boivent l’eau. J’ai même observé la danse d’une dizaine de dauphins roses, espèce menacée qui a su résister à la pollution des eaux devenues opaques.

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